Illustration du poids économique des GAFAM

Au fil de la massification de l’usage d’Internet, une poignée de personnes et les entreprises qu’ils et elles dirigent nous ont confisqué ses promesses d’émancipations et se sont accaparés cet outil pour leur seul profit. Les plus connues d’entre elles sont les GAFAM, un acronyme désignant Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft, devenues littéralement incontournables lors de l’usage d’outils informatiques.

D’autres géants du Net pourraient les rejoindre dans ce petit groupe, mais le fonctionnement des services de la plupart d’entre eux dépendent au moins en partie de ceux des GAFAM : ces 5 entreprises sont parvenues à imposer leurs modèles économiques délétères et à engranger toujours plus de profits. Leurs capitalisations boursières permettent de prendre la mesure de cette situation :

En quelques mots, la capitalisation boursière d’une entreprise représente sa valeur sur les marchés financiers. Il s’agit de la somme qu’il faudrait théoriquement dépenser pour l’y acquérir en totalité. Plus que sa valeur réelle, son chiffre d’affaires ou ses bénéfices, cet indicateur illustre la confiance des investisseu·ses dans les profits à venir de ladite société. Parmi les 10 entreprises suscitant le plus d’espoirs en la matière, nous retrouvons donc les 5 GAFAM et 2 autres géants du Net. En quelques années seulement, celles-ci ont réussi à prendre la place de mastodontes de secteurs historiquement dominants, notamment de l’énergie, dans des proportions jusque-là inédites.

Afin de prendre la mesure de l’hégémonie des GAFAM, resituons ces chiffres sur d’autres échelles : cumulées, les capitalisations boursières des seuls Microsoft et d’Apple équivalent au PIB de la Corée du Sud ou à celles d’une 40aine des entreprises françaises les mieux valorisées. Si nous ajoutons les 3 autres, nous approchons ou dépassons le PIB de l’Allemagne, en fonction des vicissitudes des marchés. Sans surprise, les GAFAM usent de ces moyens économiques démesurés pour tenter de peser sur les législations des États, acquérir ou faire disparaître d’éventuels concurrents en devenir, et façonner nos envies et comportements en fonction de leurs intérêts, souvent court-termistes.

Malgré leur importance, ces capitalisations boursières demeurent très fluctuantes et peuvent s’effondrer en quelques heures seulement, par exemple après un important scandale. La prise de conscience grandissante des menaces posées par le capitalisme de surveillance et le développement de contre-modèles basés sur le bien commun pourraient porter des coups fatals aux GAFAM. En redoublant tou·tes ensemble d’efforts pour que les outils numériques soient réellement au service de celles et ceux qui les utilisent, nous pourrions bien parvenir à faire disparaître ces sociétés toxiques aussi vite qu’elles sont apparues !

Sources :

Publié sur le site de la coopérative de formation et de recherche La Boussole.