Pour une Université vraiment solidaire

Le 11 octobre dernier, l’ensemble des personnels et étudiant·e·s de Paris 8 a reçu un message les invitant à participer au financement du Diplôme Universitaire (DU) « Français langue étrangère pour les populations réfugiées en insertion universitaire ». « Destiné exclusivement à des étudiant[·e·]s réfugié[·e·]s ne possédant que très peu ou pas du tout de notions en français », celui-ci prétend « leur octroyer un niveau de maîtrise linguistique permettant leur insertion dans une formation de l’enseignement supérieur francophone afin d’y reprendre les études interrompues dans leurs pays respectifs ». Des affichettes reproduisant ce message sont également disposées dans les locaux de l’Université. Faute de parvenir à convaincre la communauté universitaire et leurs proches et connaissances de contribuer collectivement à cette formation à hauteur de 10 000 €, la direction de l’Université pourrait ne pas la reconduire cette année. Si nous ne pouvons que saluer l’objectif affiché de « contribuer à l’accueil des réfugié[·e·]s », nous regrettons sa mise en pratique et les modalités de son financement.

Poursuivre la lecture « Pour une Université vraiment solidaire »

4 ans après le rejet d’ACTA, où en sommes-nous ? 2/2 La réforme du droit d’auteur

Le 4 juillet 2012, le Parlement européen rejetait à une large majorité l’accord commercial ACTA, après plusieurs années de mobilisations internationales en ligne et hors ligne sans précédent [1]. Négocié dans l’opacité au profit de quelques intérêts privés, ACTA tentait d’imposer des mesures répressives au nom de la protection du droit d’auteur et constituait une menace majeure pour nos droits et libertés. L’anniversaire de cette victoire collective importante est l’occasion de faire un point en 2 volets sur la situation actuelle. Le premier, publié le 4 juillet, concerne les accords commerciaux en cours de négociations ou d’adoption au sein de l’Union européenne. Le second volet, ci-dessous, revient sur 4 ans d’échec politique à adapter le droit d’auteur à l’ère numérique, tant au niveau de l’Union européenne qu’au niveau national, entre avancées marginales et poursuite d’une politique répressive dangereuse et absurde.
Poursuivre la lecture « 4 ans après le rejet d’ACTA, où en sommes-nous ? 2/2 La réforme du droit d’auteur »

4 ans après le rejet d’ACTA, où en sommes-nous ? 1/2 Les accords commerciaux

Le 4 juillet 2012, le Parlement européen rejetait à une large majorité l’accord commercial ACTA, après plusieurs années de mobilisations internationales en ligne et hors ligne sans précédent [1]. Négocié dans l’opacité au profit de quelques intérêts privés, ACTA tentait d’imposer des mesures répressives au nom de la protection du droit d’auteur et constituait une menace majeure pour nos droits et libertés. L’anniversaire de cette victoire collective importante est l’occasion de faire un point en 2 volets sur la situation actuelle : le premier est consacré aux accords commerciaux en cours de négociations ou d’adoption au sein de l’Union européenne, le second – à lire ici – à 4 ans d’échec politique à adapter le droit d’auteur à l’ère numérique.
Poursuivre la lecture « 4 ans après le rejet d’ACTA, où en sommes-nous ? 1/2 Les accords commerciaux »

À propos de l’unanimité politique pour l’extension de la LCEN

Sur la question numérique – comme sur beaucoup d’autres –, l’apparent changement de couleur de la majorité parlementaire en 2012 n’a pas constitué d’alternance politique : les promesses et positionnements des futur·es élu·es et ministres socialistes durant les débats législatifs et campagnes électorales du quinquennat précédent n’ont pas survécu à leur arrivée au pouvoir. Trahissant ses engagements – abrogation de la Hadopi, protection de la neutralité du Net, opposition au blocage administratif et aux DRM, critique de la diabolisation continue d’Internet… – la nouvelle majorité a relayé sa prédécesseure dans l’entreprise de démolition méthodique de l’Internet porteur de promesses d’émancipations généralisées par la diffusion de la libre expression, des savoirs et informations, des œuvres culturelles ou de la possibilité de prendre part aux décisions démocratiques. Sans faire preuve de naïveté quant à la possibilité de réalisation effective de ces promesses, nous n’avons tout de même que peu de doutes sur le fait que la poursuite de l’empilement législatif concernant ces techniques l’empêchera.

Poursuivre la lecture « À propos de l’unanimité politique pour l’extension de la LCEN »

De la « PPL Prostitution » comme illustration de la dérive du régime représentatif

Les 14 et 15 octobre prochains, le Sénat discutera en seconde lecture de la proposition de loi dite « de lutte contre le système prostitutionnel ». Adopté, ce texte étendra à nouveau – pour la troisième fois depuis l’élection de François Hollande – les mesures permettant ou entraînant la censure de contenus accessibles sur Internet sans intervention de l’autorité judiciaire (plus de détails ici). Si l’adoption de ces dispositions semble à présent inexorable, leurs détails et étendue restent quant à elles à déterminer, entre extension de l’obligation pesant sur les hébergeurs de contenus d’exercer des missions de police privée et blocage administratif [1] décidé par le seul pouvoir exécutif. Peu ou prou, avec ou sans passage dans une commission mixte paritaire, ces mesures n’en constitueront pas moins une nouvelle avancée dans l’extra-judiciarisation du Net et un nouveau recul pour la liberté d’expression.

Poursuivre la lecture « De la « PPL Prostitution » comme illustration de la dérive du régime représentatif »